Intercripol, c'est quoi ?

 

InterCriPol, c'est l'homologue, pour le monde de la fiction, d'Interpol : notre organisation, portée par des scientifiques reconnu(e)s pour leur expertise en la matière, vise à fédérer, dans le monde entier, les différentes instances d'investigation, et à permettre une traque plus efficace des personnages criminels qui croyaient, jusque-là, avoir échappé aux foudres divines de la Justice.

InterCripol, c'est un réseau d'enquêteurs(trices), stratégiquement réparti(e)s dans le monde entier sous l'égide inflexible et bienveillante de notre Président d'honneur, Pierre Bayard ; c'est aussi le laboratoire numérique et la plateforme de recherche collaborative du programme universitaire MATRIOChCA (MATRIce et Observatoire des CHemins Cachés des Arts), où dialoguent chercheur(ses)s, étudiants(e) et lecteur(trice)s passionné(e)s par la chasse aux indices.

Toutes les enquêtes que nous proposons répondent à des critères, logiques et éthiques, rigoureux (voir notre charte méthodologique), et sont soumises à la validation collégiale de nos membres. En accord avec les normes scientifiques en vigueur, chaque article est soumis en amont à une double expertise - le comité scientifique évaluant les propositions étant composé, au minimum, d'un membre du comité directeur d'Intercripol et d'un membre spécialisé dans le domaine culturel concerné.

 

 Le Projet Matriochca

Le but des recherches du réseau InterCriPol est d’explorer, grâce à une méthodologie rigoureuse, laborieusement élaborée à la faveur de longues années de travaux universitaires, la richesse des fictions et tous leurs possibles narratifs. Notre devise est celle du Chevalier Bayard - ancêtre direct de notre Président d'honneur : Accipit ut det ("il reçoit pour donner"). Autrement dit, nous nous emparons des œuvres pour leur offrir en échange un autre sens, une nouvelle vie, lavée, espérons-le, des éléments douteux qui y demeureraient.

À l’opposé de l’idée commune qu’il ne peut y avoir qu’une interprétation vraie, que le sens d’une œuvre a été fixé une fois pour toutes, par de savants critiques ou même par l’auteur(e) lui(elle)-même, nous pensons que chaque histoire est comme une poupée russe : elle en cache une infinité d’autres – pourvu qu’on trouve le moyen de les révéler. Même s’il(elle) doit rester dans les limites imposées par la lettre du texte ou par le cadre de l’image, le(la) lecteur(trice)/spectateur(trice) est, dans son parcours de l’œuvre, bien plus libre que beaucoup ne le croient. La liberté n’existe que si on l’exerce, alors pourquoi demeurer, au sein de la fiction, dans une servitude volontaire que nous ne tolérerions jamais dans le monde réel ?

 

Cette plateforme collaborative, ouverte à tous les citoyen(ne)s de bonne volonté désireux d'œuvrer à un monde fictionnel plus juste, est notre laboratoire d’investigation : elle est un outil - Observatoire permettant d’évaluer, avec une rigueur toute scientifique dans l’analyse, l’intérêt des hypothèses déjà existantes et leur compatibilité avec l’œuvre d’origine, et Matrice permettant d’en créer d’inédites, afin de revisiter, en empruntant de nouveaux chemins cachés, nos œuvres d'art préférées et d’en démultiplier les possibles. Différentes manières de révéler les histoires cachées : comme avec les poupées russes, il faut regarder à l’intérieur de l’histoire apparente – et parfois la couper en deux – pour en révéler une autre, qu’on ne soupçonnait pas. Et cette deuxième histoire est, elle aussi, susceptible d’être autopsiée et d’en révéler une troisième, encore différente. Et ainsi de suite.

 

 

Par Caroline Julliot (caroline.julliot @ univ-lemans.fr)

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